Le rhodium fascine par sa rareté et ses caractéristiques exceptionnelles.
Ce métal précieux, membre du groupe du platine, se distingue par son éclat argenté et ses propriétés uniques qui lui confèrent une valeur inestimable dans de nombreux secteurs industriels.
Son prix, souvent supérieur à celui de l’or, témoigne de son importance stratégique et de sa disponibilité limitée sur le marché mondial.
Le rhodium, un métal précieux aux propriétés uniques
Caractéristiques physiques et chimiques du rhodium
Le rhodium se caractérise par sa densité élevée et son point de fusion exceptionnellement haut (1 964 °C). Ce métal résiste remarquablement à la corrosion et conserve sa stabilité même à des températures extrêmes.
Sa dureté (= Résiste aux rayures et aux empreintes) et sa ductilité (= S’étire et se déforme sans se fissurer) en font un matériau de choix pour diverses applications industrielles. Le rhodium possède également une conductivité thermique (150 W·m-1·K-1) et électrique (21,1×10 S·m-1) excellente, ce qui élargit son champ d’utilisation dans les domaines technologiques avancés.
Comparaison avec l’or et autres métaux précieux
Contrairement à l’or, le rhodium ne s’oxyde pas à l’air libre, ce qui lui confère un avantage certain dans certaines applications. Sa résistance à la corrosion surpasse celle du platine, tandis que sa dureté dépasse celle de l’or et de l’argent.
Le tableau suivant compare quelques propriétés clés du rhodium avec celles d’autres métaux précieux :
Propriété | Rhodium | Or | Platine |
---|---|---|---|
Point de fusion (°C) | 1964 | 1064 | 1768 |
Densité (g/cm³) | 12,41 | 19,32 | 21,45 |
Dureté (échelle de Mohs) | 6,0 | 2,5 | 4,5 |
Ces caractéristiques uniques expliquent pourquoi le rhodium atteint souvent des prix vertigineux sur les marchés des métaux précieux. En 2021, son cours a même dépassé les 800 000 dollars par kilogramme, soit près de 15 fois le prix de l’or à la même période. En 2025 son prix tourne autour de 200 000 dollars par kilogramme.
Les applications industrielles du rhodium
Utilisation dans l’industrie automobile
L’industrie automobile est le principal débouché du rhodium. Ce métal a un rôle déterminant dans la fabrication des pots catalytiques, dispositifs essentiels pour réduire les émissions polluantes des véhicules.
Le rhodium catalyse efficacement la conversion des oxydes d’azote en azote et en oxygène, contribuant ainsi à la réduction de la pollution atmosphérique. Une étude menée par l’Agence Internationale de l’Énergie a révélé que l’utilisation du rhodium dans les catalyseurs automobiles a permis de réduire les émissions de NOx (= oxydes d’azote, monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO2)) de plus de 95% depuis les années 1970.
Applications en joaillerie et horlogerie

En joaillerie, le rhodium sert principalement au plaquage de bijoux en or blanc ou en argent. Cette fine couche de rhodium apporte brillance et durabilité aux pièces, tout en prévenant le ternissement.
L’horlogerie de luxe utilise également le rhodium pour ses propriétés anti-corrosion et son aspect esthétique. Des marques prestigieuses comme Rolex ou Patek Philippe l’emploient pour le revêtement de certains composants de leurs montres haut de gamme.
- Plaquage de bijoux en or blanc
- Finition de montres de luxe
- Fabrication d’alliages pour instruments de précision
La rareté et l’extraction du rhodium
Gisements et méthodes d’extraction
Le rhodium figure parmi les métaux les plus rares de la croûte terrestre. On le trouve principalement associé à d’autres métaux du groupe du platine dans des gisements de minerais complexes.
L’extraction du rhodium nécessite des processus métallurgiques sophistiqués. Après l’extraction du minerai, celui-ci subit une série de traitements chimiques et physiques pour isoler le rhodium des autres métaux. Cette complexité contribue à la rareté et au coût élevé du rhodium sur le marché mondial.
Production mondiale et principaux pays producteurs
La production mondiale de rhodium reste limitée, avec seulement quelques tonnes extraites chaque année. L’Afrique du Sud domine largement le marché, assurant environ 80% de la production mondiale.
La Russie et le Zimbabwe complètent le podium des principaux producteurs, mais leurs volumes restent nettement inférieurs à ceux de l’Afrique du Sud. Le tableau suivant illustre la répartition de la production mondiale de rhodium en 2020 :
Pays | Production (kg) | Part de marché (%) |
---|---|---|
Afrique du Sud | 17 000 | 80 |
Russie | 2 800 | 13 |
Zimbabwe | 1 000 | 5 |
Autres | 400 | 2 |
Cette concentration géographique de la production rend le marché du rhodium particulièrement sensible aux événements politiques et économiques dans ces régions. Les perturbations dans les mines sud-africaines, par exemple, peuvent avoir un impact significatif sur les cours mondiaux du rhodium.
Les enjeux économiques et environnementaux liés au rhodium
Fluctuations du prix et impact sur les marchés

Le cours du rhodium connaît des fluctuations spectaculaires, influencées par l’offre limitée et la demande croissante de l’industrie automobile. En 2020, son prix a atteint des sommets historiques, dépassant les 20 000 dollars l’once, soit plus de dix fois son niveau de 2016.
Ces variations extrêmes impactent directement les coûts de production dans l’industrie automobile et peuvent se répercuter sur les prix des véhicules neufs. Une étude du cabinet Johnson Matthey a montré que les fluctuations du prix du rhodium pouvaient augmenter le coût des systèmes de contrôle des émissions jusqu’à 30% sur certains modèles de voitures.
Recyclage et alternatives pour réduire la demande
Face à la rareté du rhodium et à son coût élevé, l’industrie explore activement des solutions de recyclage et des alternatives. Le recyclage des pots catalytiques usagés permet de récupérer une partie du rhodium et d’autres métaux précieux.
Des recherches s’intensifient pour développer des catalyseurs utilisant moins de rhodium ou des matériaux de substitution. Certains constructeurs automobiles expérimentent des alliages de palladium et de platine pour remplacer partiellement le rhodium dans les pots catalytiques.
- Développement de catalyseurs à faible teneur en rhodium
- Meilleure utilisation du palladium comme substitut partiel
- Amélioration des techniques de recyclage des pots catalytiques
- Recherche sur les catalyseurs à base de nanomatériaux
Ces efforts visent à réduire la dépendance au rhodium et à stabiliser son prix sur le long terme, tout en maintenant les performances environnementales des véhicules.
Défis environnementaux de l’extraction et du traitement
L’extraction et le traitement du rhodium soulèvent des préoccupations environnementales importantes. Les mines de métaux du groupe du platine, dont le rhodium fait partie, génèrent des quantités significatives de déchets et consomment beaucoup d’eau et d’énergie.
La pollution des sols et des eaux souterraines autour des sites miniers est un réel enjeu. De plus, le processus d’extraction et de raffinage du rhodium nécessite l’utilisation de produits chimiques potentiellement dangereux pour l’environnement.
L’industrie minière s’efforce de développer des pratiques plus durables, notamment en améliorant l’efficacité énergétique des processus d’extraction et en mettant en place des systèmes de gestion des déchets plus performants. Cependant, le défi reste de concilier la demande croissante de rhodium avec la nécessité de préserver les écosystèmes dans les régions productrices.